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La limace bleue
21 septembre 2015

Militer au MoDem

Lors de mon passage sur le plateau du Grand journal le 16 avril dernier, j'ai commenté de manière un peu cruelle mon passage au MoDem. Face au chroniqueur, Karim Rissouli, j'ai ainsi affirmé qu'en militant au sein de ce parti, mon plus grand regret était d'avoir inutilement dilapidé 20 euros (prix de l'adhésion) plutôt que d'aller au kebab. Aujourd'hui encore, ce regret demeure intact. J'aurais réellement dû utiliser ce billet pour m'offrir un menu tacos chicken sauce barbecue au lieu de le donner au parti. Ce dernier, que j'avais qualifié de parti fantôme dans mon livre, n'a pas changé. Il serait d'ailleurs quasi-miraculeux de trouver un militant MoDem tracter ou voir le parti organiser un quelconque événement militant. À vrai dire, ce n'est pas un hasard si le parti est muet. Maintenant que son président, François Bayrou, a enfin réussi à se recaser à la mairie de Pau grâce à l'UMP, le reste lui importe peu. Déjà sûr de servir de béquille électorale à Alain Juppé, il ne lui reste plus qu'à docilement attendre 2017 en faisant quelques sorties médiatiques de temps à autre. Le "Bègue", comme l'appelle Nicolas Sarkozy, n'a pas tardé à devenir carrément muet, tout comme son parti. Lorsque j'ai adhéré au MoDem début 2013, un simple mail automatisé rappelant mon adresse et la cotisation versée me fût envoyé. Il me fallut attendre plus de deux mois pour être recontacté par le parti (si on oublie la ridicule lettre-type photocopiée qui me fut envoyée, me remerciant d'avoir répondu à l'appel du trésorier). J'avais certes reçu ma carte d'adhérent orange et blanche, mais cette dernière ne me servait à rien puisque je n'avais toujours aucune nouvelle. Il est vrai que je n'étais pas pressé de militer au MoDem, pris en tenaille par les neuf autres partis, mais son silence commençait à être anormal. Ce n'est que le 28 mars qu'on m'informa qu'une réunion avait lieu le 4 avril au siège du MoDem, situé rue de l'Université, dans le VIIe arrondissement. Direction les Invalides, donc. J'avais un quart d'heure de retard à cause d'un examen, mais je trouvai assez rapidement le siège du parti, protégé par une grande grille dans une rue plutôt calme. Le MoDem avait apparemment les moyens de se faire plaisir: le mètre carré s'y négocie à 13.330 euros. Une fois devant, je sonnai à l'interphone mais ne reçu aucune réponse. Je sonnai de nouveau, sans succès. Dix minutes plus tard, personne n'était encore sorti ou entré. Je pressai avec insistance le bouton, mais toujours rien. Excédé, je fis demi-tour et parti, insultant généreusement le parti. Voilà à quoi se résumaient deux mois d'adhésion au MoDem: l'envoi d'une illisible lettre photocopiée et une réunion à laquelle on n'avait pas daigné ouvrir la porte. Ce mutisme illustrait bien les difficultés que le parti n'arrivait pas à surmonter depuis 2012. Malgré les 35.000 adhérents revendiqués et la grande dynamique de 2007, le parti n'a pas su se maintenir, passant de 18,57% des voix en 2007 à 9,13% en 2012. Sans compter que François Bayrou avait perdu son siège de député après avoir soutenu François Hollande au second tour. C'est comme si le parti était mort avec lui. J'avais cependant encore un petit espoir. Marielle de Sarnez, vice-présidente du parti et députée européenne, comptait se présenter aux élections municipales à Paris. Dans cette optique, le parti avait envoyé un mail afin de former des groupes de réflexion et de travail devant déboucher sur des propositions. Je décidai d'intégrer le groupe "Faire rayonner Paris", et envoyai un PDF de huit pages présentant quelques pistes pour améliorer la condition des étudiants, notamment à propos de l'accès aux bibliothèques publiques et de la gestion des logements universitaires, en m'appuyant sur des rapports de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales). Je ne reçus jamais de réponse, mis à part un dérisoire courrier de quelques lignes censé rendre compte d'une réunion à laquelle je n'avais pas été invité. Pire encore, on m'envoya un document censé être le programme de Marielle de Sarnez pour les municipales de 2014... sauf que c'était celui de 2008. Le MoDem n'avait même pas eu le réflexe de modifier les dates pour maquiller la tromperie. Exaspéré par tant d'amateurisme, j'arrêtai là le peu d'investissement qu'on m'avait permis de fournir. Il faudrait attendre octobre pour renouer contact.

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