Ces dettes qui font pire que mieux

La semaine dernière, à l'occasion d'un congrès à Paris, un économiste a choisi de raconter une histoire. Cette histoire est celle d'un patron qui gouvernait une entreprise prospère. Chaque année, elle enregistrait des bénéfice record. Ce pactole donnait à son boss la possibilité d’emmener sa femme et ses enfants en vacances tous les trois mois à l'autre côté du globe, et d'ajouter à intervalles réguliers une nouvelle supercar à sa collection. Mais un jour, la croissance du chiffre d’affaires de l’entreprise a commencé à reculer. Le patron n’osa pas confesser à sa famille que l’entreprise périclitait. Cela aurait voulu dire que les voyages seraient moins fastes et qu'il allait devoir faire une croix sur sa collection de voitures de luxe. C'est alors qu'un ami banquier lui a parlé d'une chose qu'on appelle crédit. Il n'aurait aucune difficulté à en décrocher un, puisque les perspectives de reprise de croissance des bénéfices lui serviraient de caution. Ledit patron s’est mis alors à emprunter beaucoup d’argent afin de soutenir son style de vie. En apparence, tout était normal : sa famille faisait toujours des voyages à l'autre bout de la planète, et se déplaçait toujours dans des voitures d'exception. Il n'y avait donc en apparence aucun besoin pour le patron de réorganiser son entreprise ou d’adapter son niveau de vie personnel. Sauf que pendant ce temps, les arriérés devenaient de plus en plus ingérables. En effet, les prêts aggravaient non seulement la dette, mais ils évitaient à ce patron de devoir assumer le dépérissement de son entreprise. L'abîme qui se creusait de plus en plus entre la perspective de croissance de son entreprise et l'ensemble des dettes était de plus en plus difficile à gérer. Mais comme cet homme menait une vie largement au-dessus de ses moyens, la situation n'a pas, comme on peut l'imaginer, conduit à un happy-end. En lisant cette histoire, vous avez sûrement pensé : c'est bien fait, cet homme a manqué d'intelligence. Sauf que cette histoire, en réalité, c'est celle des pays occidentaux. L'intervenant de ce congrès à Paris démontrait ensuite parfaitement que leur politique a conduit non seulement à un endettement de plus en plus important, mais aussi à l’illusion d’une prospérité croissante et à un potentiel de croissance sous-jacent qui s’est effrité à mesure que la dette s'allongeait. Retrouvez toutes les infos sur https://www.agence-seminaire.fr