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La limace bleue
31 août 2017

La francophonie et les réseaux sociaux

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont aussi leur lot de dérives notamment depuis l’arrivée de nouveaux acteurs de l’information, souvent dépourvus de toute formation journalistique, dans l’espace public. À l’instar des journalistes, la catégorie des « journalistes citoyens » rassemble toutes sortes d’individus plus ou moins bien préparés au traitement de l’information. Certains d’entre eux – grâce aux infinies possibilités offertes par les réseaux sociaux, le téléphone portable et autres supports connectés – filment, commentent, jugent et décrivent « leur réalité » des conflits, sans aucun recul et sans aucune garantie pour recouper, corriger ou valider leur récit. Refusant toute critique venant des professionnels des médias, ces férus de réseaux sociaux peuvent se transformer en de réels déstabilisateurs des sociétés ou, a contrario, de puissants vecteurs de paix, à condition de savoir utiliser à bon escient les avancées technologiques et de respecter – sans les outrepasser – les principes de liberté d’expression. Dans le monde francophone, où l’on a longtemps pensé que la formation à la déontologie n’était pas essentielle à l’apprentissage du métier, cette évidence s’impose désormais. Cette culture, qui s’est d’abord répandue dans les universités canadiennes, s’est imposée en Europe, puis en Afrique et en Asie. Mais la déontologie n’est rien sans la connaissance. C’est pourquoi, pour que les médias soient mieux à même de couvrir des crises, il faut agir sur la formation de base, en y intégrant des modules d’enseignement spécifiques. La formation au journalisme est devenue accessible à un plus grand nombre. Il existe moins d’arguments de nature économique et/ ou de critères de ségrégation sociale que par le passé : l’apprentissage du journalisme s’est largement démocratisé. De nombreux modules d’apprentissage en ligne permettent, depuis quelques années, à ceux qui n’ont pas accès aux formations in situ d’acquérir la connaissance. Les écoles de journalisme proposent des formations à la fois théoriques et pratiques qui placent les futurs professionnels dans des situations proches de la réalité. À l’écoute de l’évolution du monde, ces centres développent, par exemple, de nouvelles approches pédagogiques autour des techniques du web ou des modules sur la couverture des conflits ou des crises. À travers la formation, les apprentis journalistes prennent conscience qu’ils ne sont pas des citoyens ordinaires. Ils mesurent les possibilités et les limites à la « liberté d’informer », surtout si celle-ci doit mettre en péril l’unité nationale. Ils doivent établir leur propre boussole interne, et, en adéquation avec la ligne éditoriale de leur média, établir leurs propres normes de déontologie dans le traitement des questions délicates, agir avec neutralité, éviter d’être manipulés, bref, savoir appliquer ce que Hubert Beuve-Méry, fondateur du journal français Le Monde, appelait une pratique du journalisme basée sur « le contact et la distance ».

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